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15 janvier 2005 6 15 /01 /janvier /2005 00:00

C'était il y a 80 ans, jour pour jour. Le 18 décembre 1923, Ernest Felt, le doyen des hommes du village effectuait son premier poste dans l'entreprise Houillères de Sarre et Moselle.
Le certificat d'études en poche, le jeune Ernest Felt fait ses premiers pas aux Houillères de Sarre et Moselle, au bureau des matricules comme aide-employé de bureau. Quelques années plus tard, l'attrait d'un meilleur salaire le décide à travailler au fond de la mine. « Au bureau, raconte Ernest, je touchais 6 francs par jour et tous les copains du fond gagnaient, eux, 9 francs. Il fallait se lever à 3 h du matin pour prendre, au tout début, le train de Puttelange à Farschviller et on rentrait l'après-midi vers 16 h chez soi. On était donc absent près de 13 heures du domicile, samedi compris. »  

 

Et de poursuivre: « Après la suppression du train, c'est en vélo que l'on se rendait à Farschviller, par tous les temps. Nous rangions nos bicyclettes chez un habitant, près de la gare. C'était les dernières maisons de Loupershouse. Et il fallait payer pour cela. » Ernest, que tous appellent "Pépé Felt" aujourd'hui, laissait son vélo chez les Hasdenteufel. Ce fut un soulagement et une réelle amélioration des conditions de transport lorsque fut mise en place la ligne de bus jusqu'à la gare de Farschviller.

 

Du fond au jour : Les salaires n'étaient pas « terribles ». Jusqu'en 1963 et au-delà, lorsque l'heure de la retraite sonne, Ernest fait vivre sa famille en tenant avec son épouse un petit train de culture, en complément. « En aucun cas, je n'aurais accepté que mes fils descendent au fond de la mine. C'était un métier éprouvant, très dangereux, avec tous les problèmes de santé que cela générait, surtout à cette époque... » C'était Germinal, on travaillait au pic et à la pelle. La mécanisation des chantiers n'est apparue que bien des années plus tard.
Pépé Felt a terminé sa carrière au jour, au service chemin de fer comme conducteur de loco, sans accident... Sa longue et difficile carrière fut marquée par beaucoup d'événements cruels et celui qui a particulièrement marqué sa mémoire fut la chute de la cage au puits Reumaux en 1925 et qui fit 56 morts. Les épouses et proches des victimes criaient leur désespoir devant le siège, « certaines allaient jusqu'à s'arracher les cheveux », se souvient-il encore avec émotion.
Maintenant encore, Ernest est bouleversé lorsqu'il évoque son grand ami Pierre Ditsch qui a perdu la vie au fond. Ce sont des souvenirs, de lointains souvenirs, mais même aujourd'hui il éprouve de l'amertume et regrette que son père l'ait laissé "descendre au fond".

 

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15 janvier 2005 6 15 /01 /janvier /2005 00:00

JUIN 2004 - Il en reste dix… (juillet 2004)

 

Le dernier puits a définitivement fermé ses portes. Le «Glück auf», l’expression traditionnelle de salut et de solidarité que les mineurs remontant du fond lançaient à leurs camarades qui s’engouffraient dans les ténèbres, a résonné pour la dernière fois. Tous en chœur, les mineurs l’ont entonné une dernière fois avec beaucoup d’émotion et souvent avec des larmes dans les yeux. Les médias ont, pendant une dizaine de jours, salué le courage et la solidarité de cette corporation, si souvent mésestimée ou oubliée. On a découvert un peu tard que la France avait eu des gueules noires ; pourtant c’est grâce à ces mineurs du fer et du charbon que la France a redressé la tête après la deuxième guerre mondiale. L’ensemble de la corporation minière a assisté, avec nostalgie et dignité, à la cérémonie de clôture organisée sur le site de La Houve ; des milliers d’anciens mineurs avec leurs familles, leurs amis étaient présents pour «la dernière».

 

Mais tout n’est pas terminé aux Houillères du Bassin de Lorraine, devenues aujourd’hui «Charbonnages de France». Il reste un petit bout de chemin à parcourir avant de tourner définitivement la page. Il s’agit maintenant de poursuivre les activités viables concrétisées par les HBL et le Service d’industrialisation tel que S.A. Ste Barbe – Service Immobilier ; CDF Ingénierie – VFLI (Voies ferrées locales industrielles) ; Cokerie de Carling. Il faut aussi, bien évidemment, avant l’arrêt définitif des installations, réhabiliter les sites et préserver l’environnement. Avant de tout faire disparaître du paysage lorrain, il faut nettoyer, dépolluer, rendre les sites accueillants et attractifs afin que d’autres industries s’y installent rapidement. Ce sont à ces tâches que les derniers salariés s’attèlent. Les dix derniers employés rémeringeois des HBL y occupent divers postes : Fabienne Bobko est employée à la comptabilité du Service Achats ; Raymond Larbaletrier fait partie de ceux qui entretiennent les derniers puits ; Jean-Marc Gangloff travaille au Service Sondage chargé du contrôle de l’état de pollution des sols en Lorraine et dans l’ensemble des bassins français ; Francis Pierret oeuvre au lavoir De Vernejoul où, encore dans l’esprit de dépollution, l’on relave le charbon stocké sur les sites depuis des années, charbon qui servira à approvisionner la SETNE (centrale thermique Emile Huchet) ; Vincent Habermacher est affecté au Service Exhaure qui s’emploie à entretenir les installations de pompage de l’eau au fond de la mine ; Jean-Claude Imhoff est secouriste au PCS-Service Sécurité, service où tout est mis en œuvre pour maintenir un esprit de vigilance permanente, afin que l’ensemble du personnel puisse quitter l’entreprise en bonne santé ; quant à Pascal Barthel à CDF Ingénierie, Roger Voiturier à SA Ste Barbe, Guy Habermacher à la Cokerie de Carling et François Halftermeyer à VFLI, ils sont détachés, c’est-à-dire qu’ils sont employés par les HBL mais travaillent pour des secteurs privatisés de l’entreprise.

 

Ce sont ainsi trois générations de mineurs de notre village qui se sont succédées. Pierre Blanc, dit Blank’s Peta en fut le pionnier ; Jean-Claude et François, ses petits-fils, seront les derniers. Bientôt il ne restera plus que le souvenir et c’est au bistrot, autour d’un verre, ou lors d’une rencontre fortuite que les jeunes retraités «feront» des tonnes et des tonnes de charbon avec les anciens, tels Lucien, Marcel, Jeannot, Zep et les autres.

 

Sainte Barbe, en face de l’église, restera le seul témoin d’une époque qui peu à peu paraîtra irréelle. Et puis pour témoin aussi cette «gueule» noire coiffée d’un casque blanc qui trône dans le jardin de Lucie Gunther, placée-là il y a plus de 30 ans par son mari Albert, qui lui aussi était un véritable «hauer». Erigée à l’angle de la rue St Jean et de la rue du Coin, l’humble statue de mineur saluait et encourageait les nombreux mineurs de ce bout du village qui passaient-là, aller et retour des postes de matin, de midi ou de nuit, pendant des décennies…

 

Nos petits enfants sauront-ils que la France était un producteur de charbon ? A l’heure de la flambée du prix des matières premières, la houille a encore un bel avenir. D’ici quelques années, on regrettera peut-être d’avoir pris cette ultime décision. Mais il sera trop tard !

 

Glück auf

      

François HALFTERMEYER, Francis PIERRET, Fabienne BOBKO, Raymond LARBALETRIER devant Jean-Claude IMHOFF, Pascal BARTHEL,Jean-Marc GANGLOFF, Roger VOITURIER, Vincent HABERMACHER et Guy HABERMACHER.

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15 janvier 2005 6 15 /01 /janvier /2005 00:00
Les années glorieuses du charbon et des HBL ont généré la création de petites entreprises dans notre village ; voilà l’objet de ce nouvel article de la série «à la gloire du charbon»
 
Sel, charbon et fer sont de somptueux cadeaux que la géologie a faits à la Lorraine. C’est en effet principalement des mines lorraines qu’ont été extraits le charbon et le fer, indispensables au développement de l’industrie. La mine et l’industrie se sont révélées être un remarquable moteur du dynamisme et de la prospérité pendant près d’un siècle dans tout le bassin houiller et au-delà. Les entreprises de notre village en sont les brillants témoins.
 
Les «Fonderies Klein Charles» sont créées en 1951 par Charles Klein avec l’aide de son fils Raymond. L’entreprise travaille le bronze, exécute des pièces dans les alliages demandés par le client, ainsi que des alliages spéciaux, usine les pièces suivant plans. L’entreprise dispose également d’un atelier de modelage où sont conçus des modèles en bois permettant la réalisation de pièce en bronze. L’essentiel des commandes provient de l’industrie sidérurgique en Europe.
 
L’atelier mécanique Zingraff a ouvert ses portes en 1970. Fernand, chef d’atelier à la Fonderie Klein, décide avec son épouse Nicole de créer leur «boîte». Ils aménagent la cave de la maison d’habitation et démarrent avec deux ouvriers, dont François Nicolay qui fut apprenti à l’atelier d’usinage de la Fonderie Klein et «meilleur apprenti de Moselle». Charly Klein se souvient encore de la réception organisée à la Chambre des Métiers à cette occasion. François a ensuite travaillé aux Ateliers Centraux aux HBL puis est embauché aux Etablissements Zingraff où il termine sa carrière comme chef d’atelier. Curieusement les HBL ne furent pas leur premier client, l’entreprise travaillait surtout pour la sidérurgie. Les Houillères ne représentaient que 30 % de l’activité. Très rapidement l'établissement se développe et passe à 6 employés au bout d’un an. Les HBL et la sidérurgie en étaient les principaux clients dans les années 80. Aujourd’hui l’entreprise Zingraff, avec son bureau d’études, de réalisation et conception, a encore élargi sa clientèle et ne pâtira donc pas de l’arrêt du charbon.
 
Emile Schorung, quant à lui, commence sa carrière comme mécanicien au lavoir de Freyming. En 1955 il crée une petite structure artisanale tout en assurant son poste aux HBL. Et c’est en 1962 qu’il quitte les Houillères pour se consacrer à plein temps à son entreprise et assure, dès 1963, la formation d’apprentis. Dix ans plus tard, la société compte 10 employés. Puis s’amorce le déclin du marché de la sidérurgie et en 1989 la baisse du marché HBL. La dernière commande HBL est passée en 1997. Aujourd’hui la société Schorung travaille essentiellement pour l’industrie automobile.
 
Avec des parcours différents, des structures et des tailles variées, nos entreprises locales ont de nombreux points communs. Nées entreprises familiales, elles le sont restées. De nombreux jeunes du village et des localités voisines y furent formés et y travaillent encore. Quelques-uns, après leur formation au village, ont été embauchés aux Houillères ; d’autres par contre ont quitté les Houillères et ont profité de l’emploi de proximité. Grâce bien évidemment à l’activité charbon-fer, près de 80 jeunes ont fait leur apprentissage dans les ateliers de la localité et une centaine de personnes y a travaillé. Bel exemple de dynamisme et de persévérance…
 
 
A l’image de la corporation des mineurs, esprit de famille, concertation, entraide sont les maîtres mots de nos chefs d’entreprises
Ateliers mécaniques ZINGRAFF - Fonderie KLEIN - Mécanique générale SCHORUNG
 
 
 
 
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15 janvier 2005 6 15 /01 /janvier /2005 00:00

 

 

 

Pierre Blanc, dit "Blank's Peta" fut le pionnier, le premier mineur, embauché le 2 août 1910 au siège de Petite-Rosselle à l'âge de 17 ans. Quelques semaines plus tard on note les noms suivants : Paul Zingraff dit "Bèbeze Paul", Alphonse Zingraff dit "Allé", Emile Riff, Joseph Egether dit "Schtadtsmann", Jean Zingraff dit "Bèbeze Jeanlé", François Grandjean, puis Joseph et Jean-Baptiste Hilbert, Pierre Baro, Georges Bour, Victor Quodbach (père), François Nicolay (père), Paul Held (père), Joseph Bour, Joseph Altmayer (père), pratiquement tous recrutés pour Petite-Rosselle. Ils avaient entre 15 et 22 ans.

 

Pour ces hommes, une vie nouvelle commençait, mais une vie faite de sacrifices, de dépaysement... En effet, la plupart partaient pour la semaine. Ils étaient hébergés dans des familles proches des puits, ou logeaient dans des dortoirs spécialement construits pour les accueillir. Y étaient installés également des mineurs italiens, polonais, yougoslaves. En 1913, près de 7 000 hommes étaient employés dans les différents puits de Petite-Rosselle.

 

L'exil

 

Cette vie aventureuse va connaître un nouveau coup de théâtre. En 1939, c'est à nouveau la guerre... Dès septembre, le bassin houiller situé à l'Est de la ligne Maginot est évacué. C'est le 2 septembre que le village est vidé. Tous les chefs de famille qui n'étaient pas mineurs devaient s'en aller en Charente. Les mineurs et leur famille furent envoyés en Saône-et-Loire pour y travailler dans les mines de Montceau-les-Mines.

Là encore, l'exil fut rude. Ceux qui furent hébergés à Palinges restaient toute la semaine dans la cité minière et ne rejoignaient leur femme et leurs enfants que le dimanche. Malgré tout, ce fut une expérience constructive. Les hommes découvraient une nouvelle conception du travail, d'autres conditions de vie et, bien évidemment, ces hommes et ces femmes de Palinges et des environs qui les avaient si généreusement accueillis. Les agents de maîtrise montcelliens profitèrent eux aussi du savoir des mineurs lorrains et souvent leur demandaient conseil.

Le 22 août 1940, il fallut encore plier bagage et entreprendre le retour. Le 30 août, les premiers retrouvèrent leur village natal, comme on le sait, ravagé, démoli, calciné. Tous s'attelèrent à la seule tâche essentielle, la reconstruction. L'entreprise Stephan s'installa à demeure et entreprit, avec les habitants, de relever Rémering. Ce n'est que le 30 avril 1942 que les mineurs reprirent du service dans les mines de Lorraine, sauf "de Allé" (Alphonse Zingraff) qui fut mis en retraite.

 

 

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15 janvier 2005 6 15 /01 /janvier /2005 00:00

Part intégrante de la ligne Maginot, l’étang faisait partie du domaine de l’armée jusqu’en 1963. Cette année-là il fut cédé au domaine public, en même temps que les plans d’eau de Hoste, Holving, Puttelange et Diffembach. La vente des 6 plans d’eau du secteur « Pays des Lacs » donne alors lieu à la création de l’intercommunauté des étangs à laquelle adhèrent les municipalités concernées. 1965/1966 c’est l’association de pêche locale qui prend en charge la gestion et la vente de cartes de pêche et la pisciculture. 1966 – Création du syndicat d’initiative (convention entre le syndicat et la municipalité) Les investissements sont engagés par le syndicat d’initiative. Les forêts communales Stangenwald et Litesch, à proximité, permettent la mise en place d’un camping, camping qui sera fréquenté en primeur par les habitants du bassin houiller. Beaucoup de mineurs sont en effet pêcheurs et connaissent déjà l’étang. Pour ces mineurs et leur famille, le week-end est désormais consacré à la pêche et au camping, à la vie à la campagne. Les premiers mineurs campeurs furent la famille Théo Berscheid, les familles Bies de Carling entre autres. A ce moment-là la municipalité met en place une buvette sous une petite toile de tente, tenue par Maya Bur. C’est aussi la période des mémorables fêtes populaires qui séduisent tous les villageois et des premiers résidents. Jusque-là le comité des fêtes présidé par Paul Held organisait au village de fameuses fêtes populaires, pour mémoire les fêtes d’été derrière le foyer avec le non moins célèbre cochon à la broche préparé sous le préau des écoles. Les bénévoles ne ménageaient ni peine ni temps pour l’animation et le plaisir de leurs concitoyens et des vacanciers. On se souvient de Marie-Louise et Paulé Held, Germaine et Rudy Kanzler, Véronique et Louis Karp, Lucette et Jean Pierret, Clémence Dudot, Alphonse Petermann et Alphonse Kopp, Joseph Blanc. 1976 connaît la première fête du 14 juillet organisée à l’étang par le comité des fêtes. Progressivement se mettent en place les premières infrastructures du centre de plein air par la construction du bureau et du «club house» (qui devient plus tard l’auberge), l’aménagement de la route, le raccordement en eau et en électricité. Des plans d’aménagement du camping dans forêt sont établis et réalisés bénévolement par des géomètres de Vouters, résidants occasionnels, séduits par le site : François Weber de L’Hôpital, Lelong de la cité Emile Huchet, Jamann de Saint Avold. Après la délimitation des parcelles, on procède au défrichage. Là encore ce sont très souvent des ouvriers travaillant aux HBL qui, les week-ends ou durant leurs congés payés, se chargent du débroussaillage, du déboisement… 1967 est aussi l’année où naît officiellement le Centre de Plein air, ce qui donna lieu à une fête inaugurale extraordinaire. Pour les familles des cités minières Sainte Barbe, Emile Huchet, Cuvelette, L’Hôpital, Jeanne d’Arc, Folschviller, l’étang de Rémering est devenu symbole de récréation, repos, détente… Et c’est à Louis Karp et à son Conseil Municipal (en 1963) que nous devons l’existence de cet espace de loisirs et de détente.

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